La quête de sens au travail : pourquoi elle pousse de plus en plus d’actifs à faire un bilan de compétences
- Suzanne Hyronde
- 12 mai
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 juin

Travailler, oui… mais pourquoi ?
Pendant longtemps, le travail a été synonyme de stabilité, de progression de carrière ou de sécurité financière. Mais aujourd’hui, un nouveau critère s’impose dans la vie professionnelle : le sens.
La question n’est plus seulement “Quel poste occupez-vous ?”, mais “Pourquoi faites-vous ce que vous faites ?”
Ce glissement, encore marginal il y a quelques années, devient aujourd’hui central. Il marque une transformation culturelle profonde dans notre rapport au travail.
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
93 % des actifs estiment important d’exercer un métier qui a du sens, selon une étude de l’APEC (2022).
Pour 58 % des salariés, le manque de sens dans leur travail a déjà été une source de mal-être (étude Qualisocial, 2023).
Et près de 1 actif sur 2 envisage une reconversion dans les 12 à 24 mois, notamment pour des raisons d’alignement personnel (IFOP pour Centre Inffo, 2023).
Ce besoin n’est pas une “mode de trentenaires en quête d’épanouissement”. C’est une tendance de fond, qui traverse les âges, les statuts, les milieux sociaux.
Une prise de conscience accélérée par les crises
La quête de sens existait déjà, mais des événements récents ont joué un rôle d’amplificateur :
Crise sanitaire : elle a reconfiguré nos priorités et questionné notre rapport à la santé, au temps et à la contribution sociale.
Généralisation du télétravail : elle a mis à distance le cadre de l’entreprise… et rapproché les interrogations intimes.
Crises écologique et sociale : elles interrogent la finalité de certains secteurs ou métiers.
Évolution des attentes générationnelles : les jeunes générations veulent un emploi utile, pas juste un emploi.
Résultat : des profils très variés expriment un besoin de réajustement :
Jeunes diplômés désabusés dès la première expérience
Managers expérimentés en perte de motivation
Cadres en “midlife crisis” professionnelle
Salariés fidèles mais épuisés par le manque de sens
Quand le travail ne fait plus sens : les signaux d’alerte
La perte de sens n’arrive pas d’un coup. Elle s’installe lentement, souvent silencieusement. Voici quelques signaux faibles à surveiller :
Vous avez l’impression de faire “des tâches inutiles” ou mécaniques
Vous n’arrivez plus à expliquer ce que vous faites, ni pourquoi
Vous vous sentez “à côté” de vos collègues ou des valeurs de l’entreprise
Vous rêvez de tout quitter… sans savoir quoi faire d’autre
Ces sensations peuvent sembler floues, mais elles méritent d’être écoutées. Car derrière elles se cachent des déséquilibres profonds entre ce que vous êtes, ce que vous faites, et ce que vous aspirez à devenir.
Que faire pour démarrer la réflexion ?
Avant même d’entamer une démarche d’accompagnement, certaines étapes introspectives peuvent déjà faire bouger les lignes :
Se poser les bonnes questions
Voici un petit auto-questionnaire simple mais révélateur :
Quelles sont les 3 activités qui m’apportent de la satisfaction au travail ?
Qu’est-ce que j’aimerais ne plus jamais faire ?
Quel impact ai-je envie d’avoir à travers mon métier ?
Qui suis-je en dehors de mon titre professionnel ?
Nourrir sa réflexion
Podcasts, livres, témoignages, vidéos de reconversion… Le simple fait de s’immerger dans les récits des autres permet souvent de mieux mettre des mots sur sa propre situation.
En parler (vraiment)
Exprimer son mal-être ou ses doutes à une personne de confiance peut déjà déclencher une prise de recul : ami, collègue, mentor, voire réseau pro (LinkedIn peut aussi être un lieu d’inspiration).
Tenir un “journal de sens”
Notez chaque soir une chose qui vous a fait vous sentir “utile”, “aligné·e” ou, au contraire, “vidé·e”. En quelques semaines, des motifs clairs émergent : sources de plaisir, sources de tension, déséquilibres structurels.
Faire un bilan de compétences
Une fois cette phase de questionnement enclenchée, le bilan de compétences s’impose naturellement comme une suite logique. Non pas comme une “solution miracle”, mais comme un espace sécurisé pour faire le tri.
C’est une démarche qui permet de :
Retrouver une cohérence entre ses aspirations et son cadre professionnel
Identifier ses forces, leviers de motivation, et envies d’évolution
Explorer des pistes concrètes (mobilité, reconversion, création d’activité…)
Et surtout : se reconnecter à soi.
Contrairement à une idée reçue, le bilan ne sert pas uniquement à “changer de métier”.
Il peut aussi permettre :
de réinvestir son poste avec un nouveau regard,
d’oser formuler ses besoins en interne,
ou de réaligner ses priorités sans tout bouleverser.
Ce que vous pouvez en tirer, concrètement
Un bon bilan vous aide à :
Clarifier votre trajectoire professionnelle
Mieux comprendre vos moteurs personnels
Explorer des scénarios d’évolution réalistes
Construire un projet porteur de sens, qu’il implique ou non un changement radical
Il ne s’agit pas de “trouver la réponse à tout”, mais de retrouver une direction juste et assumée.
En conclusion : de l’écoute de soi à l’action alignée
La quête de sens n’est pas une crise passagère. C’est le reflet d’un monde en transition, où les individus veulent plus que survivre : ils veulent contribuer, vibrer, exister pleinement à travers leur travail.
Ce besoin mérite d’être entendu, pas minimisé.
Et s’il existait une démarche douce, lucide et structurée pour répondre à ce besoin ?
👉🏼 Le bilan de compétences est cette boussole. Il vous guide vers une carrière plus alignée, plus vivante, plus sereine.
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